Avec deux récompenses majeures, “Lady Bird” étaitl’un des grands gagnants de la 75e cérémonie des Golden Globes. Zoom sur ce film qui pourrait créer la surprise aux prochains Oscars et qui sortira en France le 28 février prochain.
De quoi ça parle ?
Christine « Lady Bird » McPherson se bat désespérément pour ne pas ressembler à sa mère, aimante mais butée et au fort caractère, qui travaille sans relâche en tant qu’infirmière pour garder sa famille à flot après que le père de Lady Bird a perdu son emploi.
La révélation d’une cinéaste
Égérie du cinéma indépendant américain vue notamment chez Whit Stillman (Damsels in Distress), Todd Solondz (Le Teckel) et surtout Noah Baumbach avec lequel elle a tourné 3 films (Greenberg, Frances Ha et Mistress America), Greta Gerwig est désormais en train de se faire un nom en tant que réalisatrice puisque Lady Bird, son nouveau film, fait beaucoup parler de lui depuis sa sortie aux Etats-Unis en novembre dernier. Après avoir co-réalisé en 2008 avec Joe Swanberg la comédie dramatique inédite en France Nights and Weekends, Greta Gerwig prend véritablement son envol avec Lady Bird dont elle a également signé le scénario.
Un record
Cette comédie douce-amère sur le passage à l’âge adulte d’une jeune femme récoltait en novembre 2017 sur le site Rotten Tomatoes 100 % de critiques positives grâce à 170 contributions (un score qui atteint à l’heure où nous écrivons ces lignes 99 % avec 214 avis laissés). Un accueil élogieux qui lui a permis de devancer un temps Toy Story 2 et d’être le film le mieux noté de toute l’histoire du site, véritable baromètre aux Etats-Unis quant à l’accueil d’une œuvre cinématographique par la critique et le public. De passage à Paris en décembre dernier, Greta Gerwig réagissait au micro d’Allociné : “C’est incroyable (…). C’est certainement intimidant, mais avant tout, cela fait plaisir. Je ne fais pas des films pour que les gens n’aillent pas les voir. Je les fais pour qu’ils rient, pleurent, l’apprécient et qu’ils aient envie de venir le voir. Donc c’est vraiment agréable quand c’est reçu de cette façon.”
Lady Bird : Greta Gerwig revient sur l’accueil élogieux de son film
Lentement mais sûrement, Lady Bird créé l’événement autour de lui et est parvenu à se faire une place aux Golden Globes, où il était nommé dans quatre catégories et est reparti avec deux récompenses majeures, celles de la Meilleure comédie ou comédie musicale et de la Meilleure actrice dans une comédie pour Saoirse Ronan. De bon augure pour les Oscars ?
Pourquoi un tel succès ?
Sous ses allures de film modeste, Lady Bird revient avec humour, tendresse et une pointe de tristesse sur l’entrée dans le monde adulte, ce moment délicat où l’on doit quitter l’endroit où l’on a grandi et les personnes que l’on a côtoyées en grandissant et en se construisant. Si le long métrage n’est pas autobiographique, on sent néanmoins qu’il s’agit pour Greta Gerwig d’une histoire très personnelle tant il touche juste dans sa peinture d’une jeune femme obstinée à vouloir échapper à son milieu tout en étant fortement attachée à ses racines : Lady Bird veut plus, elle veut tout et elle le veut maintenant.
Le film, qui se déroule à Sacramento, la ville natale de sa réalisatrice, fait également des étincelles quand il brosse la relation conflictuelle entre une mère et sa fille qui se ressemblent tant qu’elles en viennent à ne pas se supporter. Si ce duo s’avère aussi touchant, outre l’écriture de Greta Gerwig, c’est grâce aux prestations de Saoirse Ronan et Laurie Metcalf. La première, révélée à l’âge de 13 ans dans Reviens-moi, est aussi agaçante que charmante dans le rôle de la rebelle et frondeuse Lady Bird. Quant à la seconde, elle incarne une mère aussi têtue que sa fille qui porte à bout de bras sa famille et dont la ténacité force le respect.
À leurs côtés, soulignons deux valeurs montantes du cinéma américain qui font fondre le coeur de Lady Bird : Lucas Hedge, révélé par Manchester by the Sea et bientôt à l’affiche du grand gagnant des Golden Globes, Three Billboards, Les Panneaux de la vengeance, et Timothée Chalamet, nommé également aux Golden Globes pour sa prestation dans Call me by your name.
Le saviez-vous ?
Lors d’une fête à laquelle se rend Lady Bird, on peut entendre le tube de Justin Timberlake, Cry Me A River. Pour utiliser ce morceau, Greta Gerwig a personnellement écrit une lettre au chanteur commençant ainsi : “Cher Justin Timberlake, Que dire d’autre ? Vous êtes Justin Timberlake. Vous étiez la bande son de mon adolescence. Votre ascension correspond totalement à ma difficile puberté. (…) Je ne serai peut-être pas vraiment une adulte sans vous.”
Le public français devra patienter jusqu’au 28 février prochain pour découvrir en salles Lady Bird.